20 novembre 2011

Un Pied au Paradis

Un Pied au Paradis
Ron Rash

Genre : Policier // 316 pages
Traducteur : Isabelle Reinharez

4ème de couverture :
  
Oconee, comté rural des Appalaches du sud, début des années 1950.
Une ancienne terre cherokee, en passe d’être à jamais enlevée à ses habitants : la compagnie d’électricité Carolina Power rachète peu à peu tous les terrains de la vallée afin de construire une retenue d’eau, immense lac qui va recouvrir fermes et champs. Holland Winchester est mort, sa mère en est sûre, qui ne l’a pas vu revenir à midi, mais a entendu  le coup de feu chez le voisin. Ce drame de la jalousie et de la vengeance, noir et intense, prend la forme d’un récit à cinq voix : le sheriff Alexander, le voisin, sa femme, leur fils et l’adjoint.
Devant un texte aussi puissant et singulier, on pense à Larry Brown et Cormac McCarthy, voire Giono. Pas mois.


Mon avis

L’histoire se déroule dans les années 1950, quelque part à la frontière entre la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. Une terre qui fut enlevée aux Cherokee et qui bientôt sera submergée par les eaux suite à la construction d’un barrage par une compagnie d’électricité.

C’est dans ce lieu aride où la culture de la terre est rendue éprouvante par les conditions météorologiques que le shérif Alexander enquête sur la disparition de Holland Winchester.

Ce pied au paradis est un drame raconté à cinq voix, par le shérif, son adjoint et trois des protagonistes.  Les points de vue se complètent pour former un ensemble cohérent plus vaste que cette histoire de meurtre. En effet, dès le début, il y a de très fortes présomptions sur un des personnages mais ce n’est pas le simple récit d’une enquête policière mais bien l’exploration d’un drame social que vit le lecteur. Il y découvre une ode à cette terre où l'on y devine l'âme de toute une région avec ses coutumes, ses croyances et ses superstitions.

Les voix de chacun des personnages sont réalistes, fortes, attachantes et émouvantes.
Il est beaucoup question de terre, de traditions et de dévouement à ces terres difficiles et magnifiques.
L’histoire est très bien rendue par l’écriture et par l’utilisation d’une langue qui représente ce parler rural. Ron Rash raconte les histoires de gens dont on ne parle jamais, qui ne sont jamais les héros de rien sinon de leur vie, et de les rendre passionnantes et émouvantes.

Une belle découverte. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire